K2C
Biographie Pionniers de l’autoproduction, K2C est un collectif rap natif du XIIIème parisien, éclectique et inventif, loin, très loin des productions formatées.
1992 K2Conscience (La Main Gauche, Coco Bello et Badem) naît dans le treizième arrondissement de Paris. Très présent dans les soirées, le groupe acquiert une réputation locale. A cette époque, K2C travaille avec les DJ Kid at Cut, CP et Efay (Légitime Processus).
1993 Rencontre déterminante avec Franck Wantiez, aka Koolkif. Ce pianiste de formation intègre rapidement le groupe K2C, auquel il propose ses compositions teintées de jazz. Dans un premier temps, le groupe réalise quelques maquettes dans le studio du fameux sound-system High Fight, dont font notamment partie Nuttea, Tonton David, Tip Top et Polino. Ensuite, Koolkif demande à des musiciens de jouer ses compositions. Accompagné d’une formation acoustique, le K2C multiplie les scènes. Au moment où naît la vague acid jazz, le groupe est remarqué par de producteurs, il participe à la compilation «Paris groove’up » chez
Carrère
Après cette première expérience discographique, le groupe se lance dans l’
autoproduction d’un disque et met en place le
Clandestin Sound avec pour credo :
recherche artistique, engagement, prise en charge individuelle et refus des modèles imposés. Précurseur, le maxi qui sort en 1994 mêle avec audace hip-hop et jazz.
1995, K2C participe au projet Département E Posse, une compilation réunissant quelques groupes phares du treizième arrondissement. K2C y signe « La fin d’une espèce », une production minimaliste où chacun des MC offre une approche spécifique du beat. C’est la confirmation d’une touche particulière alliée à un véritable savoir-faire. La compilation rencontre un certain succès mais le K2C rompt avec les responsables du Département E Posse et part vers d’autres aventures.
1998, le groupe réapparaît sur la compilation
Kool & Radikal, produite par les responsables de l’émission radio du même nom, diffusée sur FPP. La même année, Clandestin Sound collabore avec le label MadfunK pour produire un mini-LP de K2C intitulé
« Hymne mature » . L’ensemble des titres est produit par MadfunK.
Un an après la sortie de leur dernier opus, le K2C prépare un album pour l’année 2007, teinté de nouvelles rencontres et sonorités exclusives.
COCO BELLO
« J’ai rejoins K2C en 1996. Mais je gravitais autour du groupe depuis ma rencontre avec Jean-Charles en 1994. Mon appartenance y était évidente, j’étais présent à chaque répétition. Un jour, j’ai commencé à écrire et je me suis intégré naturellement.
Le groupe a
toujours évolué en laissant à chacun la liberté de
s’impliquer à sa mesure, au moment où il le souhaite. Ça explique pourquoi on n’est pas toujours tous sur un morceau. Cela dépend de la façon dont on aborde nos sujets, si on a envie de s’exprimer, si l’on se sent inspiré par un thème ou non. Mais
on ne s’est jamais rien imposé entre nous. On a des rapports complètement égalitaires, peu importe l’implication que chacun a sur un CD ou sur un morceau. »
Je ressens l’écriture comme
un besoin, une nécessité
d’exprimer des choses, ce que je vis. Dans ce sens, je suis proche de la réalité dans mes textes. Le groupe a 14 ans : tout ce qui fait partie de nos vies est dans le groupe.
On vit ensemble. Lorsque l’un d’entre nous aborde un sujet, les autres ne sont pas insensibles parce que forcément, on a reçu les mêmes influences.
Notre fantasme a toujours été de faire un
rap conscient, c’est-à-dire ne jamais inciter au meurtre, jamais de textes sur les femmes, la drogue ou les flics.
On ne veut pas rentrer dans les clichés. On a toujours eu une démarche plus personnelle, qui s’orientait vers l’
acoustique.
Aujourd’hui, quand je parle de la rue dans un morceau comme «Je rentre », c’est la dimension universelle de la rue que j’adopte. C’est la rue d’Ivry, du 13e, de n’importe quel quartier. J’ai envie que ce que je dis soit
intelligible, peu importe l’auditeur. Je veux raconter des choses sensées, compréhensibles. »
Je pense que dans ce sens, on a l'image d’un rap d’adulte, qui a passé le cap de l’adolescence. On ne crache pas sur cette période, mais en se projetant dans l’avenir à l’époque, notre projection était à peu près égale à ce que l’on est devenu. C’est-à-dire qu’on a gardé des sons d’une qualité et d’une texture qui nous sont très proches ; donc très orientés instrumentales. On invite des musiciens dès qu’on le peut, que ce soit sur scène ou en studio. »
BADEM
« Ça fait maintenant
plus de 10 ans que je fais parti du groupe « Cas 2 Conscience ». On était en classe de seconde ensemble avec JC, il faisait du rap de son côté et moi du mien et on a décidé de rapper ensemble. J’ai connu Steph un an plus tard et on s’est tout de suite bien entendu.
Lorsque l’on compose, on choisi un thème ou une réflexion et puis chacun Rap la partie qu’il a écrit. On se laisse
une totale liberté. Puis on se met ensemble pour discuter de ce qui nous plait ou pas. On a chacun un rôle important dans la formation et l’évolution du groupe car si l’un d’entre nous n’était pas là, le groupe ne serait pas ce qu’il est.
Je m’inspire de tout ce qui m’entoure, de ce que je vis, de tous ceux que je connais.
Ma passion pour la musique est née à l’écoute des émissions de Lionel D sur Radio Nova. C’était la première fois que j’entendais du bon rap français : lorsque le rap américain est arrivé en France, personne n’imaginait qu’un rap en français pouvait être à la hauteur ! Maintenant, pourtant,
je suis plutôt fier de ce que l’on fait !
Je pense que nous sommes
« consciencieux » dans nos textes et que
la créativité est évidente. Il faut savoir que par rapport à certains rappeurs, les textes et leur compréhension sont pour nous importants. On ne cherche pas à faire de tube, même si évidemment, on en serait très fiers !.
Il faut ne faut pas rester passif mais toujours être conscient, d’où le nom K2Conscience. On veut toucher tout le monde, les jeunes, les moins jeunes, on se refuse à traiter uniquement des problèmes des quartiers, tous les thèmes peuvent être à la base d’un morceau hip hop, cela dépend seulement de la manière dont tu l’abordes. »
LA MAIN GAUCHE
« J’ai commencé à m’intéresser au
mouvement hip-hop au Lycée. Mon aventure a commencé par la danse et le graffiti et petit à petit, je me suis mis à écrire.
J’essaye d’impulser une dynamique à K2C.
Nous avons chacun notre propre vécu musical, mais la couleur de notre musique est aussi donnée par les personnes avec lesquelles nous travaillons. Nous avons commencé, par exemple, avec un pianiste de jazz, et nous collaborons actuellement avec des compositeurs issus du milieu rock, ou encore jungle.
Nos influences sont donc multiples.
Notre premier maxi était d’
inspiration jazz. Nous nous revendiquions plus jazz qu’ acid jazz. Nous sommes retournés au racines du jazz, aux
aspects revendicatifs exprimés par les premiers jazzmen : des personnes en grande souffrance. Notre identité est surtout construite autour de notre
engagement musical.
On évite le misérabilisme dans nos textes et on prône la prise en charge individuelle : ne rien attendre de personne, et ne rien attendre du ciel sans se donner la peine…
Avancer dans une démarche constructive. Etre conscient de ses actes et du monde dans lequel on vit.
Aujourd’hui, ça fait partie du business de donner une définition à sa musique. Pour moi il s’agit surtout d’outils commerciaux, cela reste de la musique. On nous a classé dans un courrant alternatif alors que nous nous reconnaissons complètement dans les valeurs du hip-hop. L’essentiel pour nous est de
rester intègre dans nos propos et cohérents dans notre démarche artistique. »